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jeudi, novembre 16, 2006

Et si… ils avaient raison?

Pour ma part, je suis définitivement d’avis que les groupes environnementalistes ne sont pas alarmistes à outrance dans leurs propos et prises de position, bien au contraire. À moins d’être complètement aveugles ou insensibles à l’évidence, force est de constater que les dires des environnementalistes ne sont non seulement pas exagérés, mais que tous, autant que nous sommes, pouvons nous-mêmes constater les mêmes choses.

À voir les actuelles difficultés qu’éprouvent nos gouvernements à oser des prises de position claires et fermes quant à la protection de l’environnement, on ne peut douter que les choses seraient encore bien pires si les groupes de pression ne s’exprimaient pas. Oui, la situation et alarmante, oui, il est très tard pour agir, peut-être trop. En ce sens, je suis d’avis que les propos des environnementalistes sont non seulement pertinents mais tout à fait nécessaires. On le sait tous, les positions gouvernementales, et ce n’est pas nouveau, reposent davantage sur des préoccupations strictement économiques qu’environnementales. S’il n’y avait pas les groupes environnementaux, ce serait encore bien pire.

Bien que je n’aie pas l’intention de banaliser des situations dramatiques, à mon sens, l’arme nucléaire n’est rien à côté de la menace environnementale qui pèse actuellement sur la planète. Hiroshima : 260,000 tués; Nagasaki : entre 75,000 et 130,000 tués… Donc, jusqu’à 390,000 morts causés par deux bombes atomiques (vétustes j’en conviens)… Cependant, la menace environnementale risque d’avoir des effets bien plus dévastateurs. Le seul réchauffement de la planète (qui n’est qu’une infime partie de la menace environnementale) fait actuellement augmenter le nombre de personnes atteintes de paludisme et de dengue dans le monde, fait augmenter les risques d’inondations à grande échelle, fait augmenter le potentiel des décès dus à des vagues de chaleur inhabituelles, risque de faire augmenter le niveau des océans jusqu’à 90 cm (déjà ce niveau a augmenté de près de 20 cm depuis le début du vingtième siècle), fait disparaître de nombreuses espèces vivantes, et la liste pourrait s’allonger presque indéfiniment… Alarmistes les environnementalistes? C’est par millions que les morts se compteront si rien n’est fait pour améliorer la situation environnementale planétaire. À moins que l’on soit tout à fait insensibles à l’existence biologique terrestre, il faut poursuivre la dénonciation, d’une part, mais aussi poser des gestes concrets et ce, à grande échelle.

Les impératifs économiques ne doivent plus avoir préséance sur les décisions gouvernementales sinon c’est la catastrophe assurée. On ne peut plus faire fi des impacts environnementaux de l’activité humaine, peu importe laquelle. On doit cesser l’exploitation à outrance, souvent sauvage, de nos ressources. On doit développer une pensée à long terme… Oui les gestes quotidiens responsables sont importants. Mais avouons que ça fait tout de même chier de récupérer, de recycler, de composter et de réduire au maximum les rejets domestiques quand, à quelques kilomètres, on implante une usine polluante, on continue à creuser les carrières de pierre en se foutant éperdument des effets sur la nappe phréatique, on tente d’attirer à tout prix des industries polluantes en région pour augmenter le potentiel d’emplois, etc… Alarmistes les environnementalistes?

Je ne pourrai jamais, en toute conscience, être contre les groupes qui réclament de mon gouvernement une prise de position claire en faveur de Kyoto. Je ne pourrai jamais être contre un groupe qui tente de stopper le prélèvement excessif de poissons dans l’estuaire du St-Laurent…La préservation de l’environnement est, non seulement une responsabilité collective, mais c’est peut-être la plus importante de toutes. Alarmistes les environnementalistes? Non, à mon avis, ils sont encore bien que trop mous. D’ailleurs, je suis contre l’utilisation de l’expression « pollueur-payeur ». Pour ma part, ce serait « pollueur-pendu jusqu’à ce que mort s’ensuive ».

En 1987, feu Fernand Seguin, pour qui j’ai beaucoup d’admiration, disait :

« Entre la bombe et l’orchidée, je choisirai la fleur; et si l’on m’accorde un choix supplémentaire, je prendrai le parti de l’homme ».

2 Comments:

At 3:57 p.m., Anonymous Anonyme said...

Ajout de précision:

Dans la citation de Seguin, le "parti de l'homme" se traduit par "le parti de l'humain dans ce qu'il a de beau"... Ça ne veut pas dire prendre le parti des politiciens là! :-)

 
At 1:56 a.m., Anonymous Anonyme said...

Totalement d'accord avec vous, ExLibrex et Accent Grave.

Nuance ici, pour moi : « (...)reposent davantage sur des préoccupations strictement économiques qu’environnementales. » Il faudrait à mon avis préciser écnmomie à très court terme, genre d'un mandat électoral à un autre en se croisant les doigts, car c'est vraiment se cacher la tête dans le sable tout autant que n'aide à le faire une superstition que de jouer à si courte vue à répétition.

Nous sommes peu de chose dans l'univers et nos désordres aussi. Les luttes idéologiques dissimulant des intérêts économiques, politiques, sont tellement basiques que j'ai peu d'espoir qu'on arrivera à un tel niveau de conscience à temps.

Faudra-t-il un Grand Manitou type Big Brother? Resterait à savoir lequel... Les États-Unis et leur hyper-impérialisme? La Chine et ses super-développements , son grand nombre de population? Les pays islamistes et la force économique et idéologique des arabophones islamistes?

Verrons-nous ça, nous?

 

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